Dans un contexte où l’intelligence artificielle s’est imposée comme un outil quotidien, la sécurité des échanges avec ces technologies devient une préoccupation majeure. En 2025, une révélation choc a secoué le monde numérique : des millions de conversations privées avec ChatGPT ont été piratées et mises en vente sur le marché noir. Cette fuite massive de données soulève des questions cruciales sur la confidentialité, la cybersécurité et les risques encourus par les utilisateurs de ces plateformes d’IA. Derrière cette faille, une extension Chrome largement adoptée et recommandée par Google, Urban VPN Proxy, était à l’origine de la captation illégale et systématique de ces échanges privés.
Cette extension, vantée pour ses fonctionnalités simples et son interface rassurante, a profité d’une confiance accrue grâce à un badge officiel attribué par Google, incitant plus de six millions d’internautes à l’utiliser sans méfiance. Pourtant, à leur insu, ces utilisateurs exposaient des informations sensibles : questions médicales, données financières ou encore secrets professionnels étaient aspirés et redistribués à des tiers. Ce scandale d’ampleur met en lumière une nouvelle forme de cyberattaque sophistiquée et minutieusement orchestrée, qui exploite la naïveté des utilisateurs et les failles des plateformes de confiance pour orchestrer une vente illégale de données personnelles.
- 1 Urban VPN Proxy : une extension dévoyée à l’origine d’une fuite massive de conversations privées ChatGPT
- 2 De la collecte de données aux analyses marketing : un détournement des conversations privées en monnaie commerciale
- 3 La dissimulation derrière la politique de confidentialité : le double discours d’Urban Cyber Security Inc.
- 4 Chronologie et recommandations : ce qu’il faut savoir sur la fuite de données ChatGPT depuis juillet 2025
- 5 Que faire face à ce piratage massif de conversations privées et comment mieux protéger sa confidentialité à l’ère des IA ?
Urban VPN Proxy : une extension dévoyée à l’origine d’une fuite massive de conversations privées ChatGPT
Urban VPN Proxy, présenté comme un outil légitime de protection de la vie privée sur Internet, a rapidement conquis un large public en raison de sa simplicité d’utilisation et de sa visibilité accrue, notamment via un badge de recommandation officiel délivré par Google. Cette reconnaissance a amplifié sa légitimité auprès des internautes, qui y voyaient une solution fiable contre les menaces en ligne. Malheureusement, cette confiance s’est avérée largement méritée à tort.
Une enquête approfondie menée par la firme spécialisée Koi a dévoilé que l’extension embarquait des scripts invisibles à l’utilisateur. Ces scripts collectaient en continu toutes les conversations entretenues via diverses IA, dont ChatGPT, mais aussi Gemini, Claude, Grok, et DeepSeek. Contrairement à ce qui pourrait sembler évident, l’activation effective du VPN n’avait aucun impact sur cette collecte frauduleuse : dès son installation, chaque échange devenait accessible à des tiers sans aucune alerte ni consentement clair.
Cette méthode sophistiquée d’interception constituait une forme de cyberattaque sournoise qui violait littéralement la confidentialité des données personnelles échangées dans ces espaces supposés protégés. Ainsi, des dialogues privés, comportant des informations personnelles, professionnelles voire sensibles, étaient aspirés et stockés sans que les utilisateurs en aient la moindre idée.
Les enjeux de ce piratage dépassent un simple abus technique : cette intrusion affecte directement la confiance entre les utilisateurs et les outils d’intelligence artificielle. Comment continuer à confier des données lorsque la confidentialité est compromise dès la première connection ? Les conséquences touchent aussi bien les particuliers que les entreprises, devenant un cas emblématique illustrant l’impérieuse nécessité d’une cybersécurité renforcée.

De la collecte de données aux analyses marketing : un détournement des conversations privées en monnaie commerciale
La quantité et la nature des conversations interceptées par l’extension vont bien au-delà de simples échanges anonymes. Koi a confirmé que les données collectées incluaient de nombreux contenus sensibles : des questions portant sur la santé, des informations financières, des discussions liées à du code informatique professionnel ainsi que des dilemmes personnels profondément intimes.
Cette diversité illustre la richesse du volume d’informations volées, qui serve ensuite à nourrir des analyses marketing. Les acteurs derrière cette opération ont exploité ces échanges en les monétisant auprès de partenaires commerciaux via une entreprise affiliée, BiScience. Cette société récoltait les données pour en tirer profit, transformant ainsi la fuite de données en un véritable levier économique.
Le modèle économique déployé repose sur la revente illégale de données à des entités marketing qui tirent avantage des comportements, besoins et préférences des utilisateurs sur la base de ces conversations compromises. Cette réalité soulève un paradoxe inquiétant : l’utilisation d’outils d’IA, sensés améliorer notre quotidien, peut conduire à une exploitation non régulée et opaque de notre vie privée.
Aucune option dans les paramètres de l’extension ne permettait de bloquer cette collecte, rendant la suppression de l’extension la seule mesure efficace pour arrêter la fuite. Forbes a corroboré ces faits, confirmant que même les utilisateurs avertis ne bénéficiaient d’aucun contrôle réel. Cette situation met en exergue la fragilité des mécanismes de protection actuels, face à des techniques de surveillance et d’extraction de données de plus en plus sophistiquées.
Liste : Types de données privées exposées via Urban VPN Proxy
- Questions médicales — diagnostics, traitements et conseils personnels
- Informations financières — détails bancaires, stratégies de gestion de patrimoine, transactions
- Codes professionnels — fragments de programmes, scripts, instructions sensibles
- Dilemmes personnels — confidences, décisions intimes, échanges familiaux
- Discussions stratégiques — plans d’affaires, projets internes, chiffres clés
La dissimulation derrière la politique de confidentialité : le double discours d’Urban Cyber Security Inc.
La société éditrice, Urban Cyber Security Inc., a assumé publiquement la pratique de collecte des données via sa politique de confidentialité, qui mentionnait un partage des données de navigation avec une entreprise partenaire nommée BiScience. Toutefois, cette divulgation restait très partielle, et le discours officiel, notamment sur la page Chrome Web Store, niait explicitement toute revente à des tiers, prétendant limiter l’usage des données à la fonctionnalité principale de l’extension.
Cette contradiction soulève de lourds doutes sur la transparence et l’éthique de l’entreprise. Les utilisateurs étaient soumis à une communication ambiguë qui les a conduits à croire à une sécurité et confidentialité garanties, alors qu’en réalité leurs conversations personnelles faisaient l’objet d’une vente illégale à l’insu de tous.
Le scandale ne s’arrête pas là : l’enquête a mis en lumière que sept autres extensions issues du même éditeur utilisaient un mécanisme identique d’extraction des données. Ces extensions cumuleraient plus de deux millions d’utilisateurs actifs et s’ornaient toutes d’un badge de recommandation pouvant laisser penser à une validation officielle fiable et objective.
Ce système révèle un modèle à plusieurs niveaux d’exploitation, mis en place de manière consciente par l’éditeur pour maximiser l’accès à des données extrêmement lucratives, sous un vernis de légitimité. L’enjeu de la cybersécurité dans ce contexte est capital, car il implique la protection contre des risques de cyberattaques qui exploiteront ces données à des fins malveillantes ou mercantiles.

Chronologie et recommandations : ce qu’il faut savoir sur la fuite de données ChatGPT depuis juillet 2025
Les conversations interceptées remontent à juillet 2025 et incluent chaque échange réalisé avec une IA depuis cette date, sans aucune distinction. Cette sauvegarde massive et prolongée accentue la gravité de la fuite : il ne s’agit pas d’un incident isolé, mais bien d’une collecte continue sur plusieurs mois. Les données en question ont été transmises à des partenaires commerciaux, ce qui laisse envisager une diffusion étendue et incontrôlée à l’échelle internationale.
Idan Dardikman, chercheur reconnu en cybersécurité, a lancé un avertissement clair et pressant à tous les internautes : toute extension créée par Urban Cyber Security Inc. doit être supprimée immédiatement. Il recommande également de relire scrupuleusement les politiques de confidentialité des applications et extensions utilisées afin de détecter d’éventuelles clauses de partage de données non conformes.
Cette affaire constitue un cas d’école sur les risques liés à l’absorption massive de données personnelles, exposant les failles des plateformes grand public face à des cyberattaques croissantes et sophistiquées. Elle démontre aussi la nécessité pour les internautes d’adopter une vigilance accrue et de privilégier des solutions réputées sûres et transparentes.
| Dates clés | Événements marquants | Conséquences |
|---|---|---|
| Juillet 2025 | Début de la collecte systématique des conversations privées via Urban VPN Proxy | Exposition continue des données sensibles à des tiers non autorisés |
| Octobre 2025 | Publication de l’enquête de la société Koi révélant la collecte automatique | Prise de conscience médiatique et alerte auprès des utilisateurs |
| Novembre 2025 | Vérifications indépendantes et confirmation par Forbes | Renforcement des critiques contre Urban Cyber Security Inc. |
| Décembre 2025 | Avertissement de chercheurs en cybersécurité et suppression recommandée des extensions | Appel à la vigilance et mesures correctives chez les utilisateurs |
Que faire face à ce piratage massif de conversations privées et comment mieux protéger sa confidentialité à l’ère des IA ?
La fuite révélée par cette affaire souligne l’impérieuse nécessité d’une meilleure gestion de la confidentialité des données dans un environnement numérique en pleine expansion. La multiplication des cyberattaques ciblant les conversations privées, en particulier avec des IA comme ChatGPT, impose une prise de conscience renforcée de la part des utilisateurs.
Pour se prémunir efficacement contre ce type de cyberattaque, il est crucial :
- De vérifier rigoureusement l’origine et la réputation des extensions ou applications avant leur installation.
- D’éviter d’enregistrer ou de partager des informations sensibles sur des plateformes dont on ne maîtrise pas la politique de confidentialité.
- De supprimer immédiatement toute extension suspecte ou émanant d’éditeurs liés à des pratiques douteuses.
- D’utiliser des solutions de sécurité établies, associées à un bon antivirus et des mises à jour régulières de ses appareils.
- De lire attentivement les politiques de confidentialité et conditions d’utilisation, en prenant en compte les commentaires et alertes de la communauté.
Conscient que cette atteinte à la sphère privée peut avoir des impacts durables, certains experts militent aussi pour un renforcement des législations afin d’encadrer plus strictement la collecte et la commercialisation des données personnelles. Une meilleure régulation permettrait de protéger les droits élémentaires des internautes et de dissuader ces pratiques abusives.
Cette vigilance accrue demeure un bouclier essentiel face à la sophistication croissante des attaques, mais aussi une responsabilité collective dans un monde numérique en constante évolution.
