En 2025, la cybersécurité en France fait face à une réalité aussi déconcertante qu’inquiétante : les mots de passe utilisés par les internautes restent d’une faiblesse stupéfiante. Le dernier palmarès établi par NordPass révèle que malgré la multiplication des cyberattaques, les Français ne se départissent pas de leurs mauvaises habitudes en matière de sécurité informatique. Des mots simples comme « admin », « 123456 » ou « password » restent hélas en tête des classements des mots de passe les plus choisis. Le bêtisier de la sécurité continue ainsi de s’enrichir, soulignant la vulnérabilité criante de millions d’utilisateurs. Cette banalisation du risque pose une question essentielle : que faire face à cette persistance de mots de passe faibles qui mettent en péril la protection des données individuelles et professionnelles ?
À l’heure où une fuite de données sur deux est attribuée à une sécurité insuffisante des accès, comprendre cette problématique et ses dynamiques est plus que jamais nécessaire. Nous explorerons à travers cet article les tenants et aboutissants de cette situation, les raisons psychologiques et techniques qui expliquent ce choix persistant pour des mots de passe à la fois simples et inefficaces, et les solutions possibles pour enrayer ce cercle vicieux. Car la cybersécurité, loin d’être une obligation ennuyeuse, est un enjeu de confiance, de confort et de responsabilité partagée.
France 2025 : le palmarès des mots de passe faibles qui défient la cybersécurité
Le rapport annuel de NordPass a mis en lumière ce que beaucoup pressentaient mais refusent souvent d’admettre : en France, en 2025, le choix des mots de passe est resté largement majoritairement dans la zone du très faible. Parmi les 20 mots de passe les plus utilisés, « admin » trône en tête, suivi par le classique « 123456 », puis « password ». Ces choix, simplistes et populaires, reflètent une négligence historique face à la sécurité informatique.
Mais ce palmarès ne se limite pas aux termes universels. Les Français affichent aussi des spécificités locales dans leurs choix, comme « azerty », miroir du clavier traditionnel, ou des mots inattendus tels que « poisson » et « gazeuses », qui font finalement partie d’un lexique courant plutôt que d’une stratégie réfléchie de protection des données. Cela souligne une tendance à privilégier la mémorabilité au détriment de la robustesse.
Cette continuité dans des mots de passe faibles s’explique aussi par une perception souvent erronée de la menace. Pour beaucoup, une complexité accrue est synonyme d’inconfort et d’oubli, ce qui pousse à une réutilisation excessive des mêmes mots ou à une simplicité extrême. Et pourtant, 80 % des fuites de données seraient directement liées à cette faiblesse des protections.
| Position | Mot de passe | Origine / Particularité | Risques informatiques associés |
|---|---|---|---|
| 1 | admin | Mot par défaut d’administration | Accès immédiat aux comptes sensibles |
| 2 | 123456 | Série de chiffres simple | Décryptage facile et automatisé |
| 3 | password | Mots génériques anglais | Exposé aux attaques par dictionnaire |
| 4 | azerty | Clavier français | Prévisible par géolocalisation |
| 5 | poisson | Terme commun, mot simple | Vulnérable aux attaques ciblées |
| 6 | gazeuses | Mot du quotidien | Faible robustesse |
Ce tableau donne une idée précise des failles majeures dans la gestion des mots de passe. Il est évident que cette tendance ne peut que renforcer les risques de cyberattaque contre les particuliers comme les entreprises.

Pourquoi tant de vulnérabilité mots de passe persiste
Plusieurs raisons psychologiques et pratiques expliquent que les utilisateurs ne changent pas leurs habitudes. D’abord, le confort que procure un mot de passe simple : facile à mémoriser, à taper rapidement, et peu susceptible de provoquer un blocage lors d’un oubli. Ensuite, la méconnaissance ou le déni de la gravité réelle des risques encourus. Les campagnes de sensibilisation, bien que nombreuses, ont du mal à modifier durablement le comportement, surtout si la technologie ne favorise pas l’adoption de solutions fortes, comme les gestionnaires de mots de passe.
- Crainte de l’oubli conduisant à choisir un mot simple
- Réutilisation illégitime des mêmes mots sur plusieurs comptes
- Usage de mots familiers ou culturels pour garder la mémorabilité
- Supposition erronée que quelques symboles suffisent à sécuriser
- Difficulté d’utiliser des outils de gestion de mots complexes
Le cercle vicieux est ainsi bouclé. Pour briser cette chaîne, il faut un effort conjoint des utilisateurs, des concepteurs de sites et des autorités compétentes à travers une meilleure ergonomie, une sensibilisation ciblée et des exigences minimales renforcées.
Jeunes et aînés : mêmes erreurs, même imprudence en matière de mots de passe faibles
Un constat surprenant vient renforcer ce bêtisier sécurité : l’indifférence face aux risques informatiques ne connaît pas de génération. Les jeunes de 18 ans affichent des pratiques identiques à celles des personnes âgées de 80 ans. Karolis Arbaciauskas, expert chez NordPass, souligne que les habitudes en matière de mot de passe sont extrêmement similaires, même si les milléniaux et la génération Z introduisent parfois des termes issus de la culture populaire ou de l’argot local.
Cette homogénéité générationnelle dans la faiblesse des mots de passe s’explique en partie par les comportements sociaux et éducatifs. Le manque de formation approfondie à la cybersécurité en milieu scolaire et professionnel crée un terrain propice à la négligence.
- Usage fréquent de suites numériques simples ou répétées
- Références culturelles populaires comme substitut aux mots robustes
- Manque d’intégration réelle de la cybersécurité dans les cursus
- Attitude désinvolte face à la protection des comptes en ligne
- Absence d’usage général des outils automatisés pour renforcer la sécurité
Une analyse détaillée des comportements révèle aussi que ce phénomène n’est pas uniquement culturel, mais aussi technologique : l’absence de mécanismes de validation forte sur certains services encourage un laxisme d’autant plus important.
| Tranche d’âge | Types de mots de passe privilégiés | Exemples fréquents | Impact sur la protection données |
|---|---|---|---|
| 18-30 ans | Argot, références culturelles, numéros faciles | cool, 1234, freestyle | Faible protection, risque accru |
| 60 ans et plus | Suites numériques et mots simples du quotidien | password, 1111, toto | Exposition aux cyberattaques |
Quels sont les vrais risques informatiques liés aux mots de passe faibles ?
Face à ce bêtisier de la cybersécurité que représente la persistance des mots de passe faibles en France 2025, il est crucial de comprendre les risques réels encourus. Un mot de passe faible constitue souvent la première faille exploitée par les hackers lors d’une cyberattaque. En 80 % des cas, les fuites de données sont attribuées à la réutilisation ou la faiblesse des mots de passe.
Les conséquences ne sont pas seulement financières. Elles touchent également à la vie privée, à la confiance dans les environnements numériques, ainsi qu’à la disponibilité des services. Le piratage d’un compte email ou bancaire, la compromission de données personnelles sensibles, la propagation de ransomwares ou encore l’usurpation d’identité sont autant de menaces encourues.
- Vol d’informations personnelles sensibles
- Détournement de comptes bancaires ou professionnels
- Atteintes à la réputation numérique
- Propagation de malwares et ransomwares
- Risques de compromission de données confidentielles d’entreprise
La faiblesse des mots de passe facilite le travail des pirates qui disposent d’outils de plus en plus sophistiqués pour casser ces protections. Il est aussi à noter que certains faux mots de passe dits « compliqués » (par exemple, admin@123) sont facilement détectés et contournés par les algorithmes des hackers.
| Type de risque | Description | Exemple concret |
|---|---|---|
| Vol de données | Accès non autorisé aux informations privées | Fuite de données clients d’une entreprise |
| Usurpation d’identité | Utilisation frauduleuse pour tromper un tiers | Création de faux profils sur les réseaux sociaux |
| Impact financier | Perte d’argent suite à un piratage bancaire | Vol sur un compte bancaire en ligne |
| Ransomware | Blocage d’accès aux données contre rançon | Attaque ciblée sur un hôpital ou une PMI |
Comment progresser face à la menace : conseils et bonnes pratiques contre les mots de passe faibles
La lutte contre les mots de passe faibles est une priorité absolue pour renforcer la cybersécurité individuelle et collective. Plusieurs méthodes permettent d’améliorer la protection données tout en limitant les frustrations des utilisateurs.
Premièrement, l’adoption systématique de gestionnaires de mots de passe s’impose. Ces outils génèrent des chaînes alphanumériques complexes et uniques pour chaque compte. Ils offrent également une centralisation et une sauvegarde sécurisée des accès.
Par ailleurs, l’implémentation de l’authentification multifactorielle (MFA) devient essentielle. Ajouter un second facteur, qu’il s’agisse d’un smartphone, d’une clé physique ou d’une biométrie, complique énormément la tâche du pirate qui parvient à obtenir un mot de passe faible.
- Utilisation d’un gestionnaire de mots de passe reconnu
- Création de mots de passe longs et uniques (minimum 12 caractères)
- Activation de l’authentification à deux facteurs ou multifactorielle
- Ne jamais réutiliser un même mot de passe sur différents services
- Mettre régulièrement à jour ses mots de passe et leurs associations
Enfin, la sensibilisation continue, notamment dans les écoles, les entreprises et auprès du grand public, est un levier indispensable pour changer les mentalités. Les développeurs et administrateurs doivent aussi intégrer dès la conception des systèmes des exigences minimales de robustesse afin d’empêcher la création de mots trop faibles.
| Solution | Avantages | Limites |
|---|---|---|
| Gestionnaire de mots de passe | Simplifie la génération et la mémorisation | Apprentissage nécessaire et confiance dans l’outil |
| Authentification multifactorielle | Protection renforcée par second facteur | Peut être contraignant ou indisponible parfois |
| Changement régulier des mots de passe | Réduit les risques d’accumulation | Fatigue utilisateur, risque d’erreur |

Le bêtisier sécurité : les mots de passe les plus insolites et surprenants de France 2025
Le palmarès NordPass n’a pas seulement livré un classement des mots de passe faibles, il a aussi révélé des choix étonnamment originaux qui participent à ce grand bêtisier de la cybersécurité. Au-delà des classiques, on retrouve une palette de termes insolites, souvent inspirés par des objets du quotidien, des aliments ou des références culturelles.
Parmi ces curiosités, « poisson » ou « gazeuses » surprennent par leur apparition étonnante. Le fait que des termes aussi anodins figurent dans le top 20 souligne bien l’absence de stratégie cohérente dans la protection des accès. Ces mots sont faciles à retenir, mais tout aussi faciles à deviner, surtout lorsqu’ils sont liés à la langue et à la culture locale. Cette tendance illustre que le risque ne rime pas toujours avec complexité, mais souvent avec familiarité excessive.
- Termes du quotidien comme « poisson »
- Mots relatifs à la nourriture ou aux boissons
- Références linguistiques françaises, par exemple « azerty »
- Choix fantasques sans souci de sécurité
- Motifs communs malgré la diversité apparente
Ce phénomène pousse à réfléchir à la pédagogie en cybersécurité : comment convaincre les utilisateurs d’aller au-delà de leur zone de confort pour adopter des habitudes vraiment sécurisantes ? C’est un défi majeur pour 2025. La persistance de ces mots faciles à remplacer doit être un signal d’alarme pour tous les acteurs de la protection données.
| Mot de passe | Origine | Pourquoi c’est risqué |
|---|---|---|
| poisson | Nom commun, simple | Trop facile à deviner, surtout en France |
| gazeuses | Mot courant | Absence de complexité, prédictible |
| chocolat | Aliment populaire | Souvent dans les dictionnaires utilisés par les hackers |
| azerty | Disposition clavier | Facile à deviner par association géolocale |
| bonjour | Expression simple | Mot de passe vulnérable |

Pourquoi les mots de passe simples restent-ils si populaires en France ?
La simplicité et la facilité de mémorisation expliquent en grande partie ce choix, malgré les risques. Beaucoup d’utilisateurs craignent d’oublier des mots complexes et préfèrent réutiliser les mêmes accès sur plusieurs sites.
Quels sont les risques associés à l’utilisation de mots de passe faibles ?
Les mots de passe faibles facilitent les cyberattaques, pouvant mener à des vols de données personnelles, des fraudes financières, et des usurpations d’identité, entre autres conséquences graves.
Comment améliorer la sécurité de mes mots de passe ?
L’usage d’un gestionnaire de mots de passe, la création de mots de passe longs et uniques, ainsi que l’activation de l’authentification multifactorielle sont des solutions efficaces pour renforcer la protection.
Les jeunes sont-ils plus prudents avec leurs mots de passe ?
Non, les études montrent que la génération des 18-30 ans commet les mêmes erreurs que les plus âgés, avec un penchant pour utiliser des termes issus de la culture populaire au lieu de mots robustes.